Illustration : Mathieu Persan
Dernier volet d'une trilogie qui n'a jamais vraiment dit son nom, Casanova marque la volonté de l'Irlandais d'aller se frotter à une pop plus symphonique. Fort de l'accueil critique de Promenade, le jeune Neil a pris confiance en lui. Un rapide coup d'oeil sur la pochette montre que le gringalet de Liberation et Promenade a laissé la place à un homme looké, voire à un dandy mystérieux et séducteur plus sûr de sa musique. Et de son rapport aux femmes. Ou plus exactement à la femme, thème récurrent de sa discographie. Au revoir le costume bon marché et la cravate sobre. Bonjour l'imperméable de grande marque, les élégantes lunettes de soleil et le foulard de modeux, accessoire indispensable à tout dandy qui se respecte. Un détail qui compte pour faire la différence et transformer l'essai auprès de ses dames. Désormais, le Casanova, ce sera lui et non plus ce Giacomo né à Venise en 1725. Autre changement évident, le sexe. La vision innocente et l'éveil amoureux de Promenade relèvent désormais du souvenir. La femme n'est plus un lointain fantasme d'adolescent, elle existe. Et prend chair. A l'époque, Hannon déclara la chose suivante : « J'ai fait cet album parce que j'ai enfin couché avec une fil- le ». Vérité ? Mensonge ? Buzz pré-internet ? Peu importe après tout. Avec des merveilles comme “Songs of love” ou “The frog princess”, Casanova reste un sommet dans sa discographie. Et ce n'est pas ses nombreuses groupies, ses « frog princess » à lui, qui diront le contraire.
Albert Potiron
---------------------------
Casanova is the final piece of an unofficial trilogy and shows Hannon’s will to taste a bit of a more symphonic pop. Following the critical acclaim of Promenade, young Neil got more self-assured. A quick glance at the cover reveals that the skinny guy from Liberation and Promenade made way for a polished man, even a mysterious and seductive dandy that is confident of his music. And his relationship to women, a recurring theme of his discography. No more cheap suits and plain ties. Here come the designer raincoat, the elegant sunglasses and the fashionable scarf, an essential for any self-respecting dandy. An important detail to make the difference and get popular with the ladies. From now on, he is the only Casanova, outshining Giacomo, born in Venice in 1725. Another obvious change: Sex. The innocent vision and the love awakening of Promenade are now no more than a memory. Women are not a distant teenage fantasy anymore, they actually exist. They are fully fledged. At the time, Hannon said: “I released this album because I finally slept with a girl.” Truth? Lie? Pre-internet buzz? It doesn’t really matter after all. With gems like “Songs of love” and “The frog princess”, Casanova is a peak in his discography. And the crowd of his groupies – his “frog princesses” – will not deny it.
Albert Potiron